Défis de l’action climatique en Afrique
Un groupe de 11 organisateurs a accueilli les 7 et 8 mai dernier à Johannesbourg les principaux partenaires de l’écosystème climatique africain à la Table ronde africaine sur le climat. La Table ronde a abordé les principaux défis de l’action climatique en Afrique, notamment la sécurité alimentaire, l’accès au financement, l’adaptation, l’atténuation, la santé et le climat, ainsi que l’utilisation de la technologie et des systèmes d’alerte précoce.
Cet évènement a été organisé pour promouvoir une position africaine commune sur un certain nombre de questions, en cherchant à stimuler la collaboration, l’innovation et la coordination des efforts entre les fournisseurs de services, les pays, les partenaires donateurs et les institutions financières.
L’événement a rassemblé des décideurs politiques, des chefs d’entreprise et des chercheurs, dans le but d’explorer des technologies et des stratégies innovantes visant à donner un élan à l’action climatique tout en promouvant la durabilité.
Les principales conclusions de la Table ronde ont été axées sur les engagements financiers pris lors des conventions sur le climat qui devraient être honorés et l’accès aux fonds climatiques. «Il convient de redoubler d’efforts pour mobiliser davantage de fonds en faveur des mesures d’adaptation, ainsi que pour attirer les capitaux du secteur privé et tirer parti des ressources nationales».
L’Afrique dispose d’une abondance de ressources climatiques, mais n’a pas la capacité d’accéder aux fonds nécessaires à leur gestion et de les absorber. Pour cela, le renforcement du capital humain, l’amélioration de la collecte de données et la sensibilisation au niveau gouvernemental sont des domaines clés qui doivent être abordés de toute urgence.
Par ailleurs, le financement de la lutte contre le changement climatique doit être axé sur la demande et tenir compte des connaissances et des préoccupations locales.
Pour y parvenir, il est essentiel de s’engager avec les communautés, de tirer parti de l’expertise africaine et de maintenir ce point de vue dans les engagements avec les organisations internationales.
Les travaux de la Table ronde ont fait ressortir la nécessité d’une approche plus régionale des stratégies climatiques et de la préparation des projets, ainsi qu’une meilleure collaboration entre les parties prenantes.
Une approche régionale des contributions au niveau national pourrait être plus efficace pour distribuer les ressources, attirer les investissements, adapter les CDN aux besoins locaux et compenser les problèmes de capacité.
Avant la COP29 de novembre 2024 à Bakou (Azerbaïdjan), les principales demandes de l’Afrique doivent faire l’objet d’un accord afin de garantir une voix africaine coordonnée qui appellera à une meilleure collaboration, une représentation plus forte dans les structures de prise de décision et à des réformes du processus de prise de décision.
Le Maroc fait de l’agriculture un élément essentiel de sa coopération avec les pays africains
Le Maroc a fait de l’agriculture un élément essentiel de sa coopération avec les pays africains que ce soit par les programmes de coopération ou les Instructions Royales en vue de mettre en place un programme spécial pour ces pays.
Dans ce sens, et par souci de solidarité avec les pays africains, le Maroc a décidé d’accompagner les Etats du continent africain dans cette période cruciale, marquée par une forte pression sur les engrais.
Pour le Royaume, l’agriculture n’est pas seulement liée à la sécurité et à la souveraineté alimentaire, elle joue également un rôle fondamental dans le développement économique, sans oublier que l’avenir de l’Afrique est lié au développement de son agriculture et de ses zones rurales.
Il est à noter que l’agriculture africaine souffre de problèmes structurels. En effet, les réponses apportées par le Maroc dans ce cadre sont observées à travers les différents programmes lancés comme le “Plan Maroc Vert” et “Génération Green”, qui sont autant d’expériences pouvant servir les pays africains pour le développement de leur agriculture.
Le continent africain, qui concentre actuellement 65% des terres arables du monde, compte plus de 200 millions de personnes souffrant de malnutrition. De même, l’Afrique, dont 65% des terres agricoles pâtissent d’un faible usage des engrais, utilise moins de la moitié du volume moyen d’engrais utilisé dans le monde. Enfin, le secteur agricole africain, qui occupe 60% des surfaces, contribue à hauteur de moins de 14% au PIB du continent.